Il y a même des modèles pensés pour les balcons .
Les dates clés du nourrissage, et les risques graves si on continue
Je n’ai peut-être pas assez explicité un point important, dans ma dernière lettre sur les oiseaux.
En fait, quand on “aide” quelqu’un, on prend une responsabilité et il faut la connaître à 100% pour savoir si on est assez informé/conscient des risques et des enjeux.
Quand on aide les oiseaux, on doit savoir cela AVANT :
L’aide doit être limitée à la saison froide où ils ne peuvent pas trouver d’insectes ou de graines autrement (en France, c’est donc de mi-novembre à mi-mars). Ni avant ni après SVP !
On doit uniquement leur donner des graines, ou des fruits de saison (pomme, poire, coupées en dés, ou en deux).. Rien d’autre. Surtout pas de pain, de lait, de reste de nourriture cuisinée etc…
Sinon quoi ?
Les nourrir avant et après cette période hivernale, c’est créer de gros troubles pour la population aviaire en général, voire même en dehors de votre région et pays.
Je fais simple : dans la nature, chaque action (ou non-action) a une conséquence sur le reste, tout est imbriqué.
Par exemple, dans les pays arides où les sécheresses deviennent légions, les oiseaux qui y survivent actuellement modifient leur génétique et ils ont un chant très spécifique auprès des poussins - quelques semaines avant d’éclore.
En gros, ils leur disent de se préparer à une vie sans grandes ressources extérieures, qu’il faut sortir de l'œuf avec un corps plus petit que prévu, un métabolisme qui consomme moins. Résultat, ils survivent ! Et ceux de la même espèce qui n’ont pas eu ce chant (élevés en couveuse puis remis au même endroit),eh bien ils ne survivent pas…
En France, c’est pareil : sauf que c’est la période hivernale qui conditionne les naissances
Si les oiseaux ont une mangeoire avant et après l’hiver, ils vont être “hors sol” si on veut bien le dire ainsi. Ils seront déconnectés du monde réel : eux, et leurs futures générations.
Cela donne de mauvais signaux. Et cela peut être grave : les oiseaux naissent trop gros ou trop petits - pas adaptés aux ressources de l’environnement. Ou alors ils naissent trop nombreux par couvées !
La majorité des espèces animales prennent en compte les ressources alimentaires actuelles avant de se reproduire - pour limiter ou augmenter le nombre de naissances dans la saison. Sauf que si on part sur de mauvais indices.. c’est tout un château de cartes qui s’effondre.
Sans compter les migrateurs qui peuvent également perdre leurs repères - et modifier leurs coûteux itinéraires… souvent à perte.
Je m’arrête là pour ne pas faire trop long.
Mais si vous voulez connaître les autres effets sur le nourrissage des oiseaux, vous pouvez consulter ici les recommandations de la LPO, et consulter ici une étude poussée sur plusieurs pays.
J’en viens au lien oiseau-limace, pour finir en beauté
Au sortir d’hiver, la majorité des oiseaux de France (nicheurs) commencent à nicher :
1- trouver son beau, ou sa belle
2- trouver où nidifier
3- créer le nid, seul(e), ou à deux
4- pondre pardi puis nourrir et défendre la nichée, la couver, lui parler (oui oui!)
A l’étape 3 et 4, le printemps explose. Et les insectes aussi !
Car la majorité des larves d’insectes et de gastéropodes (limaces, escargots, vers de terre etc…) sortent d’hibernation.
C’est là qu’il faut arrêter les mangeoires à graines.
Car pour pondre, et pour nourrir les petits, les oiseaux ont besoin de protéines.
Insectes et gastéropodes en tout genre = protéines = beaux jours
Graines = lipides = saison froide
(C’est comme pour les futures Mamans chez les humains, elles ont naturellement envie et besoin d’un apport de protéines plus important, au début de la grossesse.)
Or, si on nourrit les oiseaux de graines et de pain, (ils ne refuseront pas : par flemme ou par opportunisme), on crée des adultes avec des soucis de foi, de santé, et des futurs œufs mal formés, carrément des jeunes volatiles avec des ailes non opérationnelles… etc.
Une question de régime, de bon sens, de bon tempo
Certains oiseaux ne mangent que des graines, d’autres que des insectes (et ceux-là ils migrent, car ils suivent les insectes qui migrent!), mais la majorité que nous connaissons changent leur régime :
en saison froide, ils sont essentiellement granivores
en saison belle, ils sont essentiellement insectivores et opportunistes en protéines
Donc si on aime les oiseaux, ont doit se réjouir de voir la bave de limaces sur nos plantes, car ils s’en nourrissent pile au bon moment pour eux
Mais je vous vois venir : “oui mais pas trop quand même… pas au détriment de mon potager”....
Vous avez raison, il faut pouvoir co-exister.
Donc, pour limiter le pic de limaces centralisées au potager, et pour autant en préserver pour les oiseaux qui ne mangeront presque que cela, et d’autres insectes…