Comment bouturer le rosier (facilement !)

Nous sommes très nombreux à avoir des rosiers dans nos jardins. 

Du coup, comme c'est le bon moment, je vous partage ici des conseils utiles pour le bouturer, c'est LE moment.

Fin d’été / début d’automne, c’est une excellente période pour bouturer vos rosiers !

Vous pourriez également le faire plus tôt en été, mais je trouve que cela donne des plants moins résistants par rapport à ceux bouturés ces jours qui vont devoir résister à cet hiver, et qui seront bien plus jolis dans leur développement futur (bon port, et plus résistants).

Important, piqûre de rappel :

Surtout, il faut TOUJOURS manipuler le rosier avec une paire de gants non abîmée et être entièrement habillé à son contact car vous le savez peut-être : une coupure avec le rosier peut véhiculer le tétanos.

Si malgré tout vous avez une coupure de rosier, sur la main ou ailleurs sur le corps, il ne faut pas prendre cela à la légère et il faut tout de suite consulter un médecin !

Lui seul saura vous dire comment procéder (selon si vous avez déjà eu un vaccin contre le tétanos ou pas, si vous avez fait son rappel, etc.).

Voilà, maintenant autre précision importante :

Oui, en théorie, on peut bouturer tous les rosiers. 

mais pour les débutants je ne recommande pas les rosiers grimpants,  cela prend plus de temps et le résultat n’est pas garanti. La bouture est plus compliquée.

Je ne recommande pas non plus les rosiers qui ont été greffés, car au final vous avez de fortes chances de vous retrouver avec non pas la belle variété aux fleurs que vous aimiez, mais les fleurs du porte-greffe, souvent des rosiers sauvages !

Dans le cadre du bouturage, surtout pour les rosiers, on peut vite se perdre dans des détails de jargon technique ou de détails inopportuns aux débutants qui souhaitent avoir de beaux rosiers, facilement. 

Je vais donc éviter les termes trop techniques (comme “tige aoûtienne” ou autre).

Aussi, je précise qu’il existe de nombreuses façons de bouturer un rosier, à différents moment dans l’année, sur tige toute jeune ou ancienne, fleurie ou non, et donc mon tutoriel suivant est adapté à la saison, et au niveau facile.

Tant qu’à faire, dernière petite précision, les rosiers suivants sont les plus faciles à bouturer (car les moins exigeants) :

• Rosa Rugosa, Rosa Gallica (des rosiers classiques, anciens),
  
  

• Rosa Polyanthas, Rosa Floribundas (des rosiers plus récents qui forment à terme des petits buissons avec pleins de petites roses, comme des bouquets, superbes aussi)
  
  

• Ou des rosiers couvre-sol et pour cela mieux vaut vous renseigner auprès de vos pépiniéristes ou de votre magasin de plantes, car il vaut mieux prendre une variété adaptée à votre région.
  
  

Allez, c’est parti, voici mon tutoriel : 

1 - Prélevez comme d’habitude une tige, mais pas n’importe laquelle.

Pour cela il faut qu’elle ait toutes les composantes suivantes :

• la tige doit faire 20 cm (comme d’habitude)

• la tige ne doit pas comporter de fleur (de rose)

• la tige doit avoir 3 “nœuds” (je vous montre en photo), elle peut en avoir plus, mais pas moins !

• la tige ne doit pas être brune dure type branche, ni toute verte trop souple, mais entre les deux ! On parle de tige de l’année.

Une fois que vous avez repéré une telle tige, prélevez-en autant que souhaitées pour vos boutures, sachant que le taux de réussite sera élevé.

2 - Il vous faut maintenant “habiller” la tige, ou plutôt, la déshabiller... : 

il faut lui ôter toutes ses feuilles SAUF LES DEUX FEUILLES DU SOMMET DE LA TIGE. Ceci est un point commun à de nombreuses plantes.

3 - Je vous recommande souvent d’utiliser une préparation maison “d’eau d’hormone de croissance” car cela fait du bien à la plante, et c’est gratuit, donc ne vous en privez pas.

Vous vous rappelez sûrement que je parle soit d’hormone d’eau de saule, ou d’eau de ronce. 

Les deux sont très bien et le procédé toujours le même : on prend une bassine d’eau tempérée, on y met soit nos morceaux de branches découpées de saule pleureur, ou de ronce, et on laisse macérer cette bassine au jardin, pendant 1 semaine. 

Puis on s’en sert telle quelle comme eau de jardinage.

Donc là vous pouvez par exemple faire tremper vos boutures 2 à 3 heures dans cette eau d’hormone naturelle.

4 - On plante les boutures de rosier en godet (ou en pot plus grand) et on les repiquera au prochain printemps. Je préfère faire un pot par bouture, plus facile pour démouler ensuite quand il faudra rempoter.

Le type de terre : soit du terreau acheté à semis, parfait. 

Soit votre propre terre de jardin mélangée à 50% de sable, car il ne faut pas que la terre soit trop lourde (risque  de pourriture des racines si vous arrosez trop - or il faut avoir la subtile nuance d’une terre humide mais pas trop, et donc ce type de terreau ou de mélange de terre+sable vous garantit un drainage suffisant).

5 - Ensuite, étape essentielle pour les petites boutures de rosier : les faire suer ! Il faut de la condensation.

Pour cela, vous pouvez soit acheter des “cloches” en jardinerie, soit opter pour de la récup’ de la maison : n’importe quel pot transparent en verre ou en plastique fera l’affaire.

Important :

C’est une constante humidité qui garantit la réussite de chaque pot de bouture. 

Mais il ne faut pas confondre humidité constante et pourriture de la terre (et donc des racines) - ce qui est souvent une erreur de débutant, et quand on s’en aperçoit il est malheureusement trop tard pour agir.

Donc en clair : pas besoin de percer votre récipient “cloche” que vous mettez sur votre godet, mais pensez bien chaque jour à le retirer entièrement pendant 2 à 3 heures (consécutives ou cumulées), afin que la terre et la plante puissent s’oxygéner et ne pas saturer en eau.

Cet effet condensation va se faire grâce à la chaleur normale de l’été indien, il suffit de placer la plante au jardin dans un endroit ensoleillé ou mi ensoleillé. 

Lorsqu’il n’y aura plus assez d’ensoleillement, vous pourrez naturellement retirer cette “cloche” !