Sommaire de cet article 🙂 :
Voici votre objectif n°1, toute l'année, quelle que soit votre expérience en jardinage :
que ce soit ornemental ou pour des récoltes au potager, c’est le sol, le sol, et… encore le sol.
C’est-à-dire un sol en bonne santé : bien portant et bien nourri, toute l’année.
Cependant seul 1 sol sur 5 peut s’en revendiquer.
On va justement voir aujourd’hui comment se porte votre sol et comment l’améliorer !
Normalement, le conseil que je vais vous donner ici fait toujours “tilt”.
Si j’en avais qu’un seul à donner, ce serait celui-ci d'ailleurs.
Car seul un sol en bonne santé est garant de vos rêves :
- de plantes sublimes (beau feuillage, beau port, belles fleurs, belles couleurs, belle pelouse etc…)
- de récoltes ultra abondantes (quantité mais surtout qualité en nutriments, vitamines, oligo-éléments etc…)
- d'un jardin sans efforts ou presque, car un sol bien portant est de fait malléable et fertile, donc assez peu de travaux et d’entretien trop physique, le rêve !!
Qu’ils aient plus de 40 ans d’expériences en jardinage, ou zéro, ces soucis sont récurrents chez mes élèves :
“mon sol est ingrat depuis quelque temps… comment l’améliorer ?
et je peux cultiver dessus cette année quand même ?”
“je paille comme indiqué sur les blogs permaculture….mais c’est assez moche…et je vois encore plus de limaces qu’avant, au secours”
“concrètement comment je paille, toute l’année ?!, quelle épaisseur,
avec quoi, je paille qu’au potager ou partout ?”
“je vois pleins de potagers qui n’ont pas de paillage, pourquoi le faire ?”
Etc…
Ce sont toutes d’excellentes questions, alors go, c’est parti pour les réponses.
On va voir à quel point le paillage est intimement lié à l’état du sol, et à la fin de cette lettre vous serez réellement autonome sur ces questions récurrentes sur le paillage et l’entretien du sol.
LA réponse qui débloque TOUT
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le sol c’est un “ventre sur patte”.
Réellement.
C’est un organisme vivant, qui digère.
Il mange non-stop, nuit et jour.
S’il n’est pas nourri, il finit par mourir : cela devient un désert, en quelques années.
Ce qu’il mange c’est simple :
C’est ce qui “tombe” à sa surface naturellement (feuilles etc…).
Ou ce que le jardinier lui met (plantations, compost, fumier, paillage etc…).
Et naturellement, il mange aussi ce qui est en dessous de la surface, dans le sol : racines etc…
Il vit principalement de l'activité de la faune du sol : macro et micro organismes.
Sa digestion est en tout point identique à la nôtre :
1. Ce sont les bactéries et un tas d’autres micro-organismes qui digèrent réellement ce qu’on mange, c’est eux qui décomposent les aliments.
2. D’ailleurs, les sols comme nos ventres partagent de nombreuses souches en commun de ces micro-organismes !
3. Il en existe des bonnes, et des moins bonnes. Selon ce qu’on mange (ou selon ce qu’on répand au sol), on favorise le développement des bonnes, ou des mauvaises bactéries.
C’est pourquoi manger des aliments qui ont des fibres, par exemple, favorise le développement des bonnes bactéries dans nos ventres (et donc un bon “transit” également).
4. Il faut donc avoir une bonne “flore intestinale” dans nos ventres comme dans les sols. Et, puisque les micro-organismes mangent, ils ont donc des “déjections” (qu'on va plutôt appeler des "productions").
Eh bien ces productions, c’est en grande majorité ce dont notre corps ou les sols ont besoin et qu'ils ne peuvent pas produire eux-mêmes : les nutriments, les vitamines, les oligo-éléments, les protéines etc…
Peu de personnes le savent
5. C’est pour cela qu’un sol bien nourrit produit des aliments de meilleure qualité.
Le sol n’est donc pas qu’un substrat, c’est un être vivant qui doit être bien nourri… pour bien nous nourrir.
“Nous” c’est aussi bien les herbivores, que les carnivores qui mangent les herbivores.
Car les nutriments ne proviennent que d’un seul endroit à la base : LE SOL.
6. C’est donc le sol qui donne le goût et la qualité nutritive des plantes, puis des animaux qui mangent les plantes, ou des animaux qui mangent des animaux.
7. On parle d’ailleurs de terroir (la saveur d’une terre, son microbiote quoi), pour le vin ou le fromage par exemple.
Mais dès lors que ces terres labelisées perdront leur sain microbiote, la saveur de ces productions s’évaporera aussitôt…puis leur label....
– Trêve de vulgarisation scientifique –
Concrètement pour vous au jardin :
Concrètement, comment nourrir vos potagers, pelouses et massifs ?
C’est très simple en fait, et je vais encore filer la métaphore entre les sols et nos ventres pour que ça devienne vraiment limpide pour vous, au quotidien.
Comme vous le savez, une zone sauvage n’a pas besoin d’un humain ou d’un jardinier pour avoir un sol nourri.
Car dans ces zones, on constate toujours la même chose : des “mauvaises” herbes, des hautes plantes en friche, des ronces etc…
Bref, une mini jungle en temps record.
Ces différents végétaux nourrissent doublement le sol :
- à sa surface en faisant une protection organique,
- et en profondeur avec les racines des plantes qui nourrissent le sol (et ses micro-organismes surtout), tant qu’elles sont vivantes au printemps-été,
- mais aussi en automne-hiver quand elles se décomposent.
Dans nos jardins c’est 100% différent car on a domestiqué un bout de terre :
De fait, comme n’importe quel animal domestiqué, il devient alors dépendant de nous.
Concrètement, on va devoir le nourrir, et l’arroser.
Car sinon il se ré-ensauvage peu à peu, et c’est que tout jardinier refuse (car il a sa vision du jardin et il veut que le jardin y ressemble !).
Tout jardinier refuse que les “mauvaises herbes” ou les ronces conquièrent 100% de son jardin, n’est-ce pas ?
Donc notre rôle, c’est de créer notre vision sans pour autant nuire aux besoins naturels du sol (et de la nature), qui nous le rendra si bien.
Donc règle n°1 - éviter à tout prix un sol 100% à nu
En général, le jardin n’est pas à nu car il y a une pelouse.
Mais bon je vois encore trop souvent des zones proches de la maison avec un sol à nu ainsi :
C’est moche (je trouve), cela produit peu, et cela donne des récoltes de bien piètre qualité nutritive.
En revanche, c’est bien dans les potagers qu’on voit le plus souvent des zones de terre à nue. Car les gens retournent le sol* , puis sèment ou plantent… et c’est tout.
Mais on a bien compris que, pour répondre au besoin de la nature, il faut que le sol soit COUVERT (soit par une plante vivante, soit par autre chose).
D’où la règle n°2, le paillage : il faut pailler là où on a mis la terre à nue
Le paillage a plein de vertus (anti-érosion, anti durcissement du sol, moins d’arrosage etc…) mais surtout, il a une vertu nutritive si le paillage est organique (bois, feuille, carton etc…).
Si c’est du minéral (gravier, broyat de tuile etc…) Ca aura toutes les vertus sauf le nourrissage du sol.
Donc on paille autour de toute plante où on a retourné le sol pour l’y implanter : fleurs, arbre, arbuste etc…
Au potager, on a 2 options :
1. soit un paillage organique qu'on ne récolte pas : type copeaux de bois
2. soit des plantes 2en1 (paillage et en même temps récolte, ou beauté) qu’on appelle couvre-sol comestible, ou plante “intercultures”, comme les radis de part et d’autre de laitues, si serrées que le sol n’est pas à nu.
Voici un exemple de paillage vivant (cultures intercalaires) :
Les paillages de plantes vivantes demandant plus de connaissances, je recommande aux débutants ou aux pressés d’utiliser plutôt du paillage organique.
Voici un exemple de paillage organique :
Donc pailler oui, mais il faut le faire correctement, sinon, vous déroulez le tapis rouge aux limaces et escargots sans vous en rendre compte…
Règle n°3 - Il faut pailler avec de la nourriture déjà équilibrée pour le sol
Je m’explique.
On a vu qu’il faut nourrir le sol, mais le sol réclame de la saine nourriture, comme nous.
Si vous vous intéressez à la permaculture, vous avez peut-être vu sur des blogs la mention de “rapport C/N” pour le paillage…
C’est bien plus simple qu’il n’y paraît :
Tout comme un humain a besoin de manger diversifié, le sol aussi a besoin d’un tas d’ingrédients, organiques chimiques (potassium, phosphore etc…).
Pour simplifier on va en retenir uniquement 2 : le carbone (nommé C) et l’azote (nommé N)
D’où la curieuse mention du rapport “C/N de 20” abordé sur plein de blogs permaculture, un peu comme une mode… mais sans expliquer le principal.
Le principal c’est qu’il faut adapter les plats selon les efforts.
Par exemple, dans mon quotidien, je vais avoir une nourriture équilibrée : légumes, protéines, féculents à sucre lents.
Mais si je me prépare à un marathon, je vais prendre plus de sucres lents la veille, et le jour même je vais prendre des “shoots” de sucres rapides dès que j’ai une fatigue durant ma course, ou aux points de ravitaillements.
Pour le sol, c’est tout pareil :
- On doit lui donner une nourriture équilibrée au quotidien, mais selon son état ou le projet de plantation, on va devoir lui donner plus de “sucres rapides”.
- Le compost mature ou le fumier, c’est l’équivalent de sucres lents pour le sol.
- Les engrais ou une tonte fraîche, c’est l'équivalent de sucres rapides pour le sol.
Et trop de carbone d’un coup, comme un gros tas de copeaux de bois, c’est l’équivalent pour le sol d’un plat “étouffe-chrétien” comme on dit : hyper difficile à digérer et ça va prendre du temps…
Donc au quotidien, je lui donne un paillage nutritif équilibré.
Et en cas d’événements “spéciaux” je le nourris avec soit des sucres rapides, soit des sucres lents.
La création d’un potager est en soi un événement spécial pour le sol :
- De manière centralisée, pleins de plantes vont lui pomper un max de nutriments, et bien souvent ce sont les mêmes plantes sur la même surface, donc une concurrence pour les nutriments.
- Et puis ces plantes, elles ne vont pas rester sur place car on les récolte.
- Le sol “perd” en nutriments.
- C’est un sprint localisé pour lui !
Une fois qu'on a compris cela, on comprend comment nourrir le sol avant, pendant et après une culture :
1. Donc avant les plantations, quand on prépare le sol, on lui met du fumier ou du compost, pour anticiper “l’effort potager” avec des sucres lents.
2. Si en plus on met un tas de plantes méga gourmandes (tomate, poivron, courge, concombre etc…), alors il faudra mettre une grosse dose de compost voire d’engrais naturel sur ces plantes-là, sorte de sucre rapide.
3. On paille et on laissera quand même quelques plantes sur place pour ne pas tout récolter, ou alors on lui mettra des plantes "engrais" verts le temps qu'il soit en repos l'automne/hiver, pour qu'il se refasse un stock de nutriments.
Ça commence à devenir plus clair, n’est-ce pas ?
Donc le paillage, c’est mettre quelque chose de nutritif à la surface du sol et ce n’est pas forcément de la paille malgré ce nom trompeur assez récent.
Avant on parlait d'ailleurs de mulchage, qui est un ancien mot français que les Québécois utilisent encore, mais en France on dit paillage maintenant… bref.
On paille avec ce qu’on a sous la main, selon les 4 saisons.
Ce qui provient du jardin est souvent très "vert" donc bien riche en azote :
- tonte du jardin
- feuilles sèches ou fraîches
- “mauvaises herbes” arrachées
- taille de la haie
- etc…
Et ce qui provient du paillage acheté en jardinerie est souvent très "marron" donc très carboné :
- copeaux de bois,
- de chanvre,
- de roseau,
- paille, foin etc...
Il faut donc mélanger ces 2 types d'apport.
Sinon quoi ?
Sinon ça déséquilibre la flore intestinale du sol, et surtout ça invite les gastéropodes en masse au jardin.
Donc pour éviter ces 2 problèmes, il faut faire une rapide tambouille pour équilibrer le plat qu'on sert au sol.
Si c’est trop carboné, il faut ajouter de l’azote.
Et pour cela typiquement, l’urine est de loin l’azote de meilleure qualité (et 100% gratuite, et produit tous les jours…).
Mentions importantes si vous utilisez cet engrais naturel (l'urine) :
1 - La dilution.
Il faut diluer 1 fond de verre pour au moins 1 litre d'eau, et arroser partout sur le paillage carboné. Si vous ne diluez pas ou pas assez, cela devient un herbicide...!
2 - Santé / pollution.
Ne pas utiliser votre urine comme engrais naturel dilué si vous êtes sous traitement médicamenteux.
3 - Fréquence
Vous pouvez arroser partout avec cela : pelouse, massif, potager, haie etc..
mais pour le potager ne le faite PAS au moment des récoltes NI 2 semaines avant. (Même si vous n'êtes pas sous traitement médicamenteux).
Pour les autres endroits, vous pouvez le faire 1 fois par mois si besoin, cela vivifie les couleurs des fleurs des massifs.
Et vice-versa, si c'est trop azoté, vous ajoutez du carbone à votre tambouille :
Par exemple, si vous avez ajouté trop d’azote d’un coup (tonte fraîche etc…),
alors essayez d’y incorporer un peu de papier carton découpé, de brindilles ou de la sciures,
pour avoir un apport carboné en petits morceaux, ce qui plus facile à digérer rapidement pour le sol.
Pour vous faciliter la vie, j’ai créé ce tableau récapitulatif 👍 :
Encore mieux,
j’en ai fait un document 2-3 pages, à télécharger ici :
Vous pourrez l'imprimer chez vous, par exemple.
Comme cela, le paillage n’aura plus de mystère pour vous.
Grâce à ce document récapitulatif, et son tableau, vous serez plus autonome au quotidien :)
Voilà, j'espère que cet article vous aura plu !
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