Sommaire de cet article 🙂 :
Ce post n'a vraiment pas été facile à rédiger...
J'ai fait de mon mieux, et je vous assure qu'elle est 100% bienveillante envers les acteurs du bio.
J'aurai pu en faire l'impasse... mais par passion et par empathie pour tout ceux qui achètent bio sans trop savoir ce que cela veut dire, j'ai souhaité partager quelques infos, et quelques conseils concrets en fin de ce post.
Au programme :
- en fait... le mot "bio" est hyper récent, sorte de mot valise à analyser rapidement
- on parle souvent du bio qui coûte 2 fois son prix réel... est-ce vrai ?
+ 1 idée pour manger bio gratuitement, oui oui !
+ 1 témoignage vidéo très court, pour comprendre pourquoi et comment les paysans ont plus que jamais besoin de nous, de notre soutien
C’est parti !
Déjà, j’aime beaucoup m’intéresser à la sémantique : les mots ont un sens.
Employer le juste mot permet de bien câbler le cerveau.
Employer un mauvais terme crée au contraire des nœuds au cerveau.
Et ne pas se rendre compte que le terme est mauvais, c’est être victime d’une manipulation sémantique.
Tout ça pour vous dire que le mot “bio” qu’on voit à gogo partout, c’est un non-sens sémantique en soi. (alimentation bio, agriculture bio, récolte bio etc..)
Pourquoi ?
Car c’est comme si on disait : le soleil est solaire
C’est une répétition qui n’apporte rien.
Car “bio”, ce raccourci pour dire biologique, veut tout simplement dire “vivant, relatif à un organisme vivant”.
Donc comme on ne produit pas encore des fruits et des légumes de synthèse, évidemment qu’un fruit ou un légume est vivant.
C’est comme si on voulait dire que la nature est naturelle.
Si on quitte maintenant le champ lexical stricto sensus, on va voir que le mot bio est en fait une promesse commerciale, vertueuse à la base mais victime de soucis que le grand public ne connaît pas toujours.
Pourquoi vos arrières grands-parents mangeaient encore plus “bio” que vous,
sans le savoir
(100 fois moins cher et de meilleure qualité)
En fait derrière le mot “bio”, le commun des mortels actuels comme vous et moi place un mot valise merveilleux, qui impliquerait un monde idéal :
comme produire des fruits et des légumes parfaits, de la fourche à la fourchette.
Sur un sol vivant, sans aucun produit perturbateur, sans machine qui, respectueux des agriculteurs (santé, rémunération) etc...
La réalité est tout autre (!)
Et ce n'est pas pour rien que le nombre de paysans a chuté en moins de 50 ans... Ils se comptent presque sur les doigts de la main de nos jours.
Pour le comprendre, revenons rapidement aux origines du bio : parlons de son contexte d'origine, de sa promesse initiale.
Je grossis à peine le trait en vous expliquant que :
- Depuis 1940, l’approche du vivant (sol, végétaux, bêtes) a complètement changé en à peine 2 générations.
Pourquoi ?
-- Grâce/à cause du soi-disant progrès : avec l’industrialisation, la mécanisation, les dérivés chimiques du marché de la guerre… tout ceci a créé plus de quantité au détriment de la qualité - pour faire simple.
-- Du coup, de nombreux acteurs civils se sont mobilisés pour essayer d’endiguer ce fléau croissant.
-- On est vers les années 1960, avec les premiers comités de création d’un “Label bio” en France. Eh oui, le bio n’est pas un mot lambda, mais une marque : un label.
-- Pour mériter l’étiquette du label “bio” (et la marge qui va avec), il faut qu’un organisme contrôle si vous avez le droit de déclarer vos productions comme “label bio”.
-- Le premier label était donc “AB”, pour Agriculture Biologique, contrôlé par des acteurs publics, privés, semi public… et cela de plus en plus obscur les années passant.
J'ai connu personnellement un des fondateurs du label bio en France
Il a 82 ans à l’heure où j’écris ces lignes.
C’est un homme exceptionnel, très honorable, qui s’est battu toute sa vie pour améliorer la qualité et la souveraineté alimentaire de la France,
il a notamment co-présidé ce premier label et créé un conservatoire vivant de semences anciennes, et bien d’autres choses encore…
J’ai rencontré et interviewé plusieurs autres sommités internationales sur ces sujets cruciaux, qui ont fait avancer ces sujets majeurs bien avant que les "produits bio" deviennent comme une évidence pour tous ceux nés après les années 2000.
Mais pour autant, mon jugement reste impartial : le label bio d'aujourd'hui est très décevant.
On met des barrières dans les roues des femmes et des hommes qui militent pour une meilleure agriculture.
Pourquoi ?
Car son alignement sur le label bio UE (union européenne) l’a juste vidé de sa substance !
Il faut comprendre que ce label AB, c’est simplement un cahier des charges :
- ce que vous avez le droit de faire,
- ou pas
- avec des seuils minimaux tolérés sur les mauvaises pratiques
Les professionnels Français sont en général d'excellentes personnes qui font bien leur travail et qui tentent d'aller bien au-delà du cahier des charges bio (ou alors pas à pas, à leur rythme lorsqu'ils font une transition vers le bio sur plusieurs années).
Oui mais :
Mais le fait est que les directives viennent de l'UE ont sappé toute autonomie et responsabilité pour la France et ses paysans, ou ses maraîchers bio.
Nous ne sommes plus aux manettes.
Nous subissons.
Ce n'est pas pour rien que nous voyons nos agriculteurs en colère dans l'espace public, ils revendiquent le bon sens : les laisser travailler dignement, sans directives lunaires, ou les menant au suicide... (chaque jour, nos paysans ou agriculteurs se suicident !!)
Nous subissons ces directives impossibles et non souhaitables pour la salubrité publique, ni celle de nos sols... ces directives viennent de l'étranger, et notamment via le véhicule de l'UE.
Au final, les arnaqués, c'est les citoyens comme vous et moi :
Non seulement on arnaque le grand public car il croit que le mot bio reste hyper vertueux (alors que le cahier des charges a nettement diminué à tel point que c'est une honte !).
Mais on nous enfume avec des nouveaux jargons et labels qui ne veulent rien dire en soi, quand on analyse de nouveau la sémantique.
Regardons par exemple les récentes initiatives "HVE" : quelle supercherie !
HVE = haute valeur environnementale... que dans le mot seulement !
Ce nouveau label HVE désigne, par exemple, ces immenses serres où les végétaux sont cultivés hors sol, sans lumière naturelle, avec des lumières même le soir pour diminuer par 2 leur cycle végétal et livrer plus vite sur les marchés des concombres, salade ou tomates...
Ces immenses serres éclairées la nuit ont un impact hyper négatif pour toute la faune nocturne.
Bref, les mauvaises pratiques (pour le sol ou les végétaux) ne sont donc pas interdites ! Mais minimisées.
J'insiste, c'est depuis l’alignement des normes françaises sur celles de l’UE, le label bio européen (nommé “Eurofeuille”), qui est encore plus revu à la baisse.
C’est comme si avant, il fallait avoir 16/20 pour être “bio”, et maintenant, avec une note “5/20”, on valide quand même l’examen bio…
Et la façon de contrôler ledit cahier des charges n’est pas idéale non plus si on veut bien se pencher sur cela encore un court instant.
J'ai une amie apicultrice qui boycotte carrément le label bio. Voici son explication :
- Car déjà c’est un coût pour le producteur : il paye pour se faire noter.
- En plus, hélas, le contrôle n’exclut pas le copinage ou le travail bâclé.
- Par exemple, pour “prouver” que le producteur n’a pas utilisé de pesticide, il doit simplement montrer les factures de ses achats de l’année. Il est hyper facile dans ce cas de faire ce qu’on veut, jeter la facture, puis montrer faussement "patte blanche"…
Résultat, c’est le Far West américain :
qui est digne de confiance ?
Tous ces cas sont possibles :
- vous pouvez avoir un producteur bio : qui respecte le cahier des charges au minimum, mais qui ne fait pas mieux
- un autre qui au contraire excelle dans ses pratiques, qui fait largement mieux que ce cahier des charges.
- un autre qui n’a pas le label bio, car il le boycotte, et il fait largement mieux que le cahier des charges
- un autre qui fraude au contrôle, et qui se retrouve avec le label bio alors qu’il ne le mérite pas, etc !
Résultat : il faut revenir au lien humain de proximité pour savoir qui est digne de confiance ou non.
Mon but n'est pas de recommander tel ou tel label...
mais de vulgariser les coulisses du bio pour qu'on en revienne au plus simple et pragmatique : soutenir nos paysans locaux, aller les rencontrer, leur parler.
Mais si je devais citer un label de confiance parmi d'autres, je parlerai du label privé Déméter, qui garantit non pas une agriculture bio, mais bio-dynamique, c’est déjà plus clair en sémantique car cela qualifie le procédé de culture.
La biodynamie a été créée par Rudolf Steiner, et ce label est pionnier car créé en 1928, lui ! Presque 50 ans avant le label AB, en France.
Je vous le conseille vivement, et je parlerai de biodynamie en détail une autre fois (pour ne pas trop alourdir cette lettre du jour).
Résultat, une ère de méfiance
On ne peut donc pas cataloguer des filières en soi, car c’est du cas par cas par humain.
D’où le doute et le besoin d’investiguer.
Personne d’autre ne pourra le faire à votre place.
Comme on n’est plus vraiment en circuit court, on ne sait plus si on peut faire confiance aux marques, aux supermarchés, aux labels qui pullulent.
Si on connaît un producteur en direct, il faut s’y prendre avec tact pour lui poser des questions sur ses pratiques, qui nous permettront de savoir s’il est digne de notre confiance, de nos achats.
Car un tas de producteurs veulent bien faire, et se sentent agressés par notre méfiance (ou le sont réellement).
Encore pire : le piège s'est refermés sur eux
Bon nombre d’entre eux veulent sortir de ce système pervers (pervers tant au niveau national qu’européen), et ils ne peuvent pas.
Ils ne le peuvent pas car ils ont été obligés de devenir des “fonctionnaires de la terre”, avec des subventions pour produire à perte, produire de mauvaise qualité, rester considérablement endettés etc.
Ils sont pris au piège, pris à la gorge, et ils n’ont pas les moyens de faire autrement.
C’est tabou en France mais… Le saviez-vous ?
Le taux de suicide des agriculteurs est extrêmement élevé (+43% que dans les autres métiers.)
Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France
(sans compter les tentatives non abouties !).
Alors que les métiers de la terre sont (selon moi) parmi les plus nobles.
Car sans nourriture, plus personne ne vit, et avec une mauvaise nourriture, c’est une vie de maladies, une civilisation malade, corporellement et psychiquement.
Les rares derniers paysans en parlent mieux que moi :
à faire écouter aussi aux plus jeunes autour de vous, qui ne savent plus ce qui est normal, ou pas.
Permettez-moi un dernier mot sur ce sujet, ou plutôt, un conseil :
- si vous avez le temps (et l’envie), cette idée vous permet :
- de manger bio sans jardiner
- gratuitement (du moins l'équivalent d’un panier légume par semaine)
L’idée, c’est de travailler bénévolement chez un producteur (maraîcher par exemple) de votre choix, à raison d’1 heure ou même moins, par semaine.
Je l’ai personnellement fait à une période de ma vie.
Une fois que vous avez trouvé un maraîcher qui vous plaît, c’est justement incroyablement vertueux :
- Vous travaillez chez lui donc vous êtes SÛR de ses pratiques.
- Vous vous formez en jardinage / maraîchage car vous participez à toutes les tâches, en champ ou en serre. Vous pouvez lui poser toutes vos questions, ils adorent partager leur savoir.
- Vous faites aussi du sport car c’est rapidement physique. D’ailleurs, si vous ne pouvez pas faire cet effort physique, il y a toujours autre chose à faire pour aider ! Toute aide leur est la bienvenue. On peut rester assis et les aider à d’autres tâches.
- Cela vous offre un moment social incroyable, du soutien, des relations amicales et bienveillantes, régulières.
- Comme vous êtes bénévole, vous avez une compensation en nature : un panier de fruits et légumes offert chaque semaine, sûrement ceux que vous aurez vous-même plantés récoltés, lavés.
Alors, prêt à le tester ?
Certains producteurs sont déjà ouverts à cette démarche sociale, d’autres pas encore, mais ils seront assurément enchantés de votre proposition.
Hâte d’avoir vos retours sur cette lettre, qui n’était pas facile à rédiger…
car le sujet est si actuel, complexe, sulfureux, dramatique…
Voilà, j'espère que cet article vous aura plu !
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