La grelinette en permaculture

Sommaire de cet article 🙂 :

  • comment utiliser la grelinette : vidéo tuto de 20mn ici
    sur pelouse, sur friche, sur potager
  • pourquoi greliner ?
  • pourquoi remplacer le labour ?
  • quelle fréquence ?
  • dans quel cas labourer ? 3 cas décryptés, cas concret chez des élèves
  • conclusion

Avant la théorie, la pratique 😄 : voici un tuto' pour bien utiliser la grelinette :

Comment démarrer un potager rapidement, en permaculture ?

✅ Réponse, la grelinette est l’outil de prédilection.
👍Pour éviter le labourage (éreintant et nocif pour la vie du sol)
👍Pour désherber le coin de pelouse ou la friche, où installer votre planche de culture
👍Pour ameublir un sol dur, etc.
👍Pour amender le sol en y incorporant du compost mature etc..
Bref, l'outil idéal pour créer votre première planche de culture, en respect du sol

Retrouvez dans cette vidéo les tutoriels des bons gestes selon les types de situations :

00 à 3:50 : comment démarrer un potager sur PELOUSE, avec la grelinette

3:50 à 8:04 : comment bien utiliser la grelinette sans se faire mal au dos, sur UN SOL à NU (dur ou pas),

8:04 à 11:11 : comment utiliser la grelinette autrement, aux 4 saisons : pour remplacer astucieusement un rateau, un semoir etc… surprises !

11:11 à 22:59 : les origines de la grelinette, ses bienfaits au jardin en permaculture, où en acheter de qualité, quel modèle choisir (4 dents, 5 dents ou plus), conseils pour ne pas l’abîmer etc…


Ce sujet divise les internautes, les jardiniers, les voisins, les générations…parfois même les familles.

Ce sujet, c’est le soin au sol :


  • on le “travaille” ou pas ?
  • on pratique le labourage, ou pas ?
  • on le bine, ou pas ?
  • on le greline, ou pas ?
  • on le plombe, ou pas ?
  • on le ratisse, ou pas ?
  • (on le paille, ou pas ?)
  • etc…
  • au secours !


Pour certains, c’est une évidence : évidemment OUI, ou évidemment NON.

Dans ces 2 cas : il n’y a pas de juste milieu.



Justement, méfiez-vous des évidences


Le jardinage 100% réussi est un jeu d’équilibriste. Ni une jungle sauvage, ni un green de golf. Mais un entre-deux !



Partons sur de bonnes bases :


Le travail du sol, cela veut dire très concrètement le retourner sur ses 15-30 cm de profondeur, par exemple dans un jardin, on peut utiliser ceci pour le faire :


On sait maintenant depuis les années 1960 qu’une telle pratique est destructrice du sol (de la vie du sol), et cela dans les jardins comme dans les champs, si :


  • si c’est fait de manière trop régulière
  • si c’est fait trop profondément dans le sol
  • si c’est fait alors que ce n’était pas la solution à apporter



Car le travail du sol c’est comme les antibiotiques : ce n’est pas automatique.


Et si on le fait de manière automatique ça devient carrément… CONTRE PRODUCTIF.


(C’est d’ailleurs le drame actuel des sols de l’agriculture intensive. Mais restons sur le cas des jardins dans cet article-ci, si vous le voulez bien).


Voici pourquoi le labourage est utile :


Car une plante a besoin de 2 choses :

  • un sol avec une bonne structure
  • un sol avec une bonne fertilité


Le labour de surface améliore “seulement” le point 1 : sa structure.

Et une bonne structure c’est un sol aéré.

Cela peut parfois étonner les débutants mais, toute plante a besoin d’un sol avec une porosité, pour laisser passer l’air, et l’eau.


Rien ne pousse sur un sol tassé. (Ou alors, des plantes spontanées qui ont le rôle de le décompacter : ronce, chardon-marie etc…)


Donc en créant illico presto une bonne structure, on peut ainsi créer une parcelle cultivable. Mais le faire à coût non négligeable : retourner le sol tue la majorité de ses habitants (microscopiques, les plus importants).



Tout simplement parce qu’à chaque “couche du sol” vivent des êtres très différents


  • Certains vivent avec l’air (comme nous, les animaux).
  • Certains vivent privés d’air (comme certaines bactéries).


En retournant les 30cm cm du sol (ou même 10..) on mélange le tout de manière funeste… comme si on mettait les poissons sur des branches et les oiseaux dans l’eau…



Donc pour éviter ces inconvénients de taille


Nos aînés prenaient grand soin :


  • d’ajouter une couche de compost mature ou de fumier pour aider le sol à refaire une structure et des habitants dans les nouvelles couches.
  • de ne pas cultiver de suite mais d’attendre bien 2 semaines
  • et une fois la récolte passée, ils ne recultivaient pas dessus, ils allaient exploiter un autre terrain. On parlait alors de “jachère” pour laisser chaque parcelle se reposer au moins 1 an, avant de la retourner une nouvelle fois.

Choses que l'on ne fait plus de nos jours, après un labourage ! ☹️


Bref, conclusion :
Pourquoi greliner ? Pour remplacer le labour.

Pour ne pas partir tout de suite dans trop de théorie, je vous invite à faire le test suivant dans votre jardin.


Faites un trou, de 15 à 20 cm de profondeur.


Si vous y voyez de la belle terre noire, qui sent bon et qui a une belle structure, alors c'est de l'humus.


Je dis souvent à mes élèves que l'humus, c'est comme un frigidaire déjà bien rempli : c'est l'idéal, c'est mieux, ce n'est pas stressant.


Pour le sol c'est pareil : c'est l'assurance qu'il a déjà un stock de nutriments, de vitamines, d'oligo-éléments et de minéraux.



Pour les plantes c'est pareil : c'est l'idéal, elles ont directement de quoi se nourrir, ce n'est pas stressant.


Mais un frigidaire vide, ou à moitié vide, ce n'est pas la fin du monde non plus :on peut le remplir petit à petit.


Pour le sol c'est pareil, s'il manque d'humus, petit à petit on lui apporte des amendements (fumier, compost, matière organique, paillage etc...) pour le nourrir jusqu'à ce qu'il devienne "plein", équilibré.



La logique est pleine de bon sens :


Ne pas enlever plus que ce qu'on a prélevé, sinon on se retrouve en carence. Ne pas ajouter trop, sinon, on est en excès.


Toute la logique du Vivant se retrouve dans cette notion de circuit fermé, interdépendant, où "rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme" pour paraphraser le célèbre chimiste et mathématicien Français, Antoine De Lavoisier, phrase prononcée au 18ème siècle.


Récolter les fruits, les légumes, les plantes... c'est en soi une perte de nutriments pour le circuit fermé du sol et de l'écosystème de votre jardin.


C'est pourquoi on veille à ensuite le nourrir, par exemple en le paillant, en cultivant une autre plante, en cultivant des engrais verts à ne pas cultiver (proche du système de la jachère) etc...



Donc selon votre trou de 15-20cm de profondeur, il y a 2 cas possibles :


  • Si le sol n'est ni beau, ni noir ni foncé, ni agréable à l'odeur, alors ce n'est pas encore de l'humus.


  • Si oui, alors bravo ! Il ne faudra surtout pas labourer inutilement, sous peine de tout casser...


OK mais c'est quoi l'humus ?

En fait l'humus c'est tout simplement la dégradation en matière organique de tout ce qui tombe à la surface du sol, grâce au travail d'animaux, de bactéries, de champignons.


S'il manque la présence d'un seul de ces paramètres (colocataires devrait-on dire, puisqu'on parle d'êtres vivants), alors ce n'est pas de l'humus.


Cela peut être du terreau (substrat) ou du compost (amendement), mais pas de l'humus.


L'humus n'est ni l'un ni l'autre, mais la première couche vivante du sol.


L'humus est comme une grande auberge espagnole où vit un tas de monde dans un festin quotidien, frigidaires pleins, la dolce vita pour de nombreux colocataires.



Pour gagner en humus d'année en année, c'est simple :


  • La première chose c'est le nourrir.
  • La seconde, c'est ne plus l'embêter, le laisser digérer.


Dans les deux cas, cela implique de modifier nos habitudes de jardinage. Car on ne s'en rend pas compte mais on agit en permanence comme des voyous envers le frigidaire du sol, si je file encore cette métaphore .


On ouvre la porte pour voir ce qu'il y a dedans, et en fait on arrache la porte (labour), ou on met les aliments frais au sec en les rendant inconsommable (labour), ou on débranche le frigidaire sans faire exprès (sol à nu) etc..


Alors comment mieux faire ?



Comment ne plus l'embêter ?


Je vous disais qu'il fallait changer certaines pratiques, pour ne plus déranger cette première couche vivante du sol.


Voici quelques actions concrètes à faire, et à ne plus faire !

Le labour, c'est pas automatique.



On ne devrait labourer qu'une seule fois : la première fois, et encore, uniquement si nécessaire.


Car c'est un faux ami comme une drogue : sur le moment, on a l'impression que ca fait du bien, que c'est puissant, et en fait cela a agit contre nous (contre le sol).


Car, au contraire, cela tue le sol, lentement mais sûrement (comme une drogue).


Car il faut imaginer le sol comme un étang ou la mer :


selon la profondeur de l'eau, il existe différents animaux adaptés à chaque strate :


- certains adaptés à l'eau chaude, à l'eau tempérée, à l'eau froide, à l'eau avec de la lumière, ou sans,

- puis les bas fond sans oxygène etc...



Pour vivre, chacun doit rester dans sa strate.


Le labour reviendrait à brasser les profondeurs la mer et à jeter à la surface les poissons des bas fonds, qui ne vivent pas au contact de l'air ou de la lumière, voués à mourir ainsi déplacés.


La bêche, la binette, ou encore les tracteurs, sont des outils conçus pour brasser la terre, la fendre, la retourner.


En mélangeant ainsi les couches du sol qui ne doivent pas être mélangés, c'est comme si on mettait les oiseaux au fond de la mer, et les poissons sur les branches...

Conclusion

  • Normalement, vous en savez beaucoup plus sur la nécessité ou non de labourer, ses avantages comme ses inconvénients, pour faire le bon choix éclairé.
  • Si vous êtes débutant en permaculture, “la grelinette” ne vous semble plus être un mot saugrenue, puisque que c’est l’outil n°1 en jardinage naturel. 😃
  • Si vous avez déjà une expérience en jardinage, je parie pour autant que vous sous-estimez tous les usages possibles de cet outil relativement récent (depuis les années 1960, grâce à André Grelin, un Savoyard), et que le tutoriel vidéo vous les a appris 😀


Retenons que grelinette est utile aux 4 saisons, vraiment :


  • pour désherber sans s’éreinter
  • pour aérer un sol (enherbé ou à nu) sans le labourer, par exemple une pelouse
  • pour amender un sol (enherbé ou à nu) pour faire entrer dans le sol un apport de compost mature, ou de fumier
  • pour créer une première planche de culture, à même une pelouse ou une friche
  • pour préparer le sol en douceur, avant d’y semer ou de planter qui que cela soit
  • pour préparer le lit de semence
  • etc !

On s’en sert principalement au printemps et en automne, chaque année - enfin, quand on connaît tous ses usages !



Voilà, j'espère que cet article vous aura plu !


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