Sauf que je n’avais pas précisé si on utilisait du sang : liquide ou séché, humain ou pas... car cela me semblait logique (oups !).

Réponse : du sang séché, et de bétail

C’est assez peu connu des jardiniers, en tout cas des jardiniers débutants, et pourtant on en trouve tout bonnement en jardinerie - dans les rayons engrais !

Je ne vais pas citer de marque, mais on en trouve en sachet, comme des petits granulés bruns foncés.

Les avantages sont multiples :

• produit entièrement naturel (le sang provient des abattoirs, cela permet de recycler une matière précieuse, très riche en nutriments).
  
• c’est d’ailleurs une vieille pratique, toujours utilisée en biodynamie où ils utilisent des versions plus poussées (la fameuse “bouse de corne” où ils mélangent des os broyés ou autre engrais minéraux dans une corne, qu’ils enterrent, et cela diffuse lentement des nutriments dans le sol).
  
• on peut s’en servir toute l’année et il ne brûle pas les plantes
  
• contrairement aux autres engrais verts qui sont par définition des “coups de fouets” instantanés (comme les sucres rapides pour nous), le sang séché a une action un peu plus lente, qui se diffuse sur plusieurs jours, presque 1 semaine, donc cela nourrit le sol un peu plus chaque jour
  
• on peut s’en servir partout : potager, pelouse, verger, ornemental.
  
• C’est juste que les dosages (nombre de poignées de main) ne seront pas les mêmes selon les zones. Mieux vaut vous référer aux indications sur le paquet car il ne faut pas rigoler avec les engrais.
  

Comment l’incorporer au sol ?

Avec la grelinette !

Pour vous assurer que cela pénètre gentiment dans le sol.

Je vous conseille de porter des gants pour vous servir dans le sac de sang séché car l’odeur n’est pas fofolle.

Quand utiliser les azotes ? Voici les fenêtres de tir idéales :

• au sortir hiver / début printemps > pour aider les plantes à se développer
• ou en automne > cure du sol
• 
  

Exceptionnellement en été, si la pelouse jaunie, et au potager, si vous cultivez beaucoup de légumes-soleil gourmands en nutriments, dont en azote (tomate, poivron, aubergine, courgette etc…).

Le bon réflexe :

engrais = cure de quelques jours
engrais = sirop de “sucre rapide “ à diluer

engrais et pas fertilisant

Justement, profitons-en pour un rappel didactique :

Qui ne sera pas un rappel pour les débutants, mais plutôt une nouvelle information de base en jardinage.

Ce qu’on appelle “engrais” ou “fertilisant”, c’est la même chose, mais ATTENTION.

• Un engrais c’est un apport 100% naturel, d’origine organique, (liquide ou séché ou en granule) qui se répand dans le sol pour nourrir le sol qui ensuite nourrit la plante. En somme, c’est logique.
  
• Un fertilisant, c’est un engrais CHIMIQUE (liquide ou séché ou en granule), qui ne nourrit pas le sol mais uniquement et directement la plante. C’est donc un procédé “moderne”, d’agro-business.
  

Donc en permaculture / jardinage naturel, on privilégie les engrais

Mais pour autant, il ne faut surtout pas avoir la main lourde sur ces engrais naturels.

Car le “naturel” en excès reste un extrême non souhaitable, et en l’occurrence cela devient une pollution en azote.

Car l’azote est le composant n°1 des engrais.

On retrouve l’azote naturellement dans le sol, ou dans d’autres amendements comme le fumier mature.

Sauf qu’on le retrouve en petite quantité de quelques pourcentages.

Alors qu’avec le sang séché, on a un concentré d’azote d’une dizaine de pourcentage !

C’est hautement concentré.

En fait, tous les engrais sont concentrés, d’où la haute pollution en excès d’azote dans les jardins.

Les engrais (ou fertilisants) c’est comme une bouteille de sirop

On doit vraiment les diluer.

Si on en met trop, on pollue, et en plus on salinise le sol - ce qui est très très mauvais pour la vie du sol, les plantes, les récoltes.

Car le sol - pour faire simple - il va vouloir “encapsuler” cet excès sous forme cristallisée, mais à la prochaine pluie, cela devient soluble et se répand encore ailleurs ou profondément… comme dans les nappes phréatiques.

Êtes-vous concerné ?

La surdose d’azote dans le sol est un vrai souci - et seul une analyse d’un échantillon de votre terre à un laboratoire de sol pourra vous le dire.

L’observation des plantes peut vous donner un bon indicateur, en sol trop azoté :

• ça pousse bien mais ça reste VERT, pas de fruit, pas de récolte ou très peu
• les feuillages sont très tendres
• et comme ils sont naturellement gavés en “sucre” (azote), cela attire les pucerons en masse car ils raffolent de l’azote concentré

Donc concrètement, on utilise les engrais comme les glucides pour nous :

• au quotidien, c’est la majorité de glucides lents et complets (sains, pour avoir de l’énergie qui se diffuse au long de la journée). Pour le sol l’équivalent c’est la matière organique (paillage, biodéchets, fumier etc…).
  
  Le mieux étant, en automne, d’utiliser les “engrais verts” : un mélange de plantes qu’on sème en automne idéalement, pour qu’elles nourrissent le sol en saison froide, notamment en azote, par leurs racines. Les mélanges sont pré faits (moutarde, phacélie, sarrasin etc…) et ils s’achètent aussi en jardinerie
  
• Si on a un pic de fatigue, ou un exploit physique, on peut momentanément se gaver de sucre pour avoir un apport boostant. Pour le sol, c’est l’équivalent des engrais, donc les rapides sont principalement l’urine (diluée) et le sang (désséché).

Voilà, j'espère que cet article vous aura plu !

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Florence