Sommaire de cet article 🙂 :
Ce concept de jardinage naturel a de nombreux synonymes comme :
Derrière cette idée, on retrouve intuitivement le fait qu'il existe de bonnes ET de mauvaises associations.
C'est donc tout l'enjeu en ce moment, 7 jardiniers débutants sur 10 stressent :
" qui associer avec qui" ?
"Je comptais planter ceci dans mon potager, est-ce que c'est compatible ?" etc...
Associer les plantes est une pratique très ancienne.
Car contrairement à ce qu'on pourrait croire sur certains blogs, non, ce n’est pas une nouveauté de la permaculture.
La permaculture est assez récente en fait, elle a été créée dans les années 1960 par deux Australiens, qui se sont bien sûr inspirés des meilleures pratiques ancestrales. Vous trouverez un de mes articles à ce sujet sur La permaculture : origine et technique.
On retrouve cette façon de cultiver en associations aux 4 coins du monde dans les agricultures vivrières, d'avant comme de maintenant.
Du biomimétisme, et aussi du bon sens
Dans la nature, les plantes ne poussent jamais isolément, on pourrait donc en déduire que oui c’est par "association" de plantes qu’elles poussent, car c'est rarement un tapis d'une même plante, mais bel et bien une incroyable diversité de plantes au mètre carré (sans l'intervention de l'Homme du moins, et sur une temporalité végétale, qui dépasse souvent l'espérance de vie d'un humain).
Mais en tant que jardinier, on se doit de concevoir les associations de plantes pour être sûr que cela corresponde à nos attentes. De quoi je veux parler par attente ?
Prenons quelques exemples.
Voici différents types de conceptions :
On va voir tout cela en détail.
Aussi bien les origines, que les erreurs, les bonnes pratiques, et des exemples concrets !
Des exemples avec des photos d’associations réussies :)
Justement, commencons par évacuer ce premier sujet : quels mariages heureux, ou malheureux ?
Les mariages heureux de plantes,
et ceux à éviter
Je pense que de nombreux jardiniers inconnus ont observé cela au jardin :
certaines plantes poussent mieux ensemble, d'autres au contraire, freinent voire ravagent leurs voisines.
Un hommage à Gertrud Franck :
Gertrud Franck est née en 1905 et elle est décédée 1996, en Allemagne.
Cette jardinière hors pair a travaillé de très nombreuses années dans une ferme semencière (pas loin de Stuttgart).
Elle a notamment créé un jardin-potager vivrier pour les employés de la ferme, et c’est principalement là qu’elle a testé, documenté, analysé toutes ses expériences d’associations de plantes.
Elle a d’ailleurs rédigé plusieurs ouvrages de référence en la matière, qui sont encore édités de nos jours, et que je vous recommande d’acheter ! Ils sont tous très bien.
Aujourd’hui, ce qu’on en retire concrètement, c’est qu’il y a des tas de mariages heureux, mais assez peu des mariages malheureux.
Certains n’aiment pas être mariés du tout d’ailleurs.
Par exemple je trouve que les haricots verts, les choux et les pommes de terre aiment la “solitude” plus que le voisinage d’autres plantes..
Quels sont les principaux mariages malheureux ?
Quels que soient la région ou le climat, de nombreux jardiniers ont constaté que les duos côte à côte suivants n’étaient pas souvent réussis
(faible récolte, pas de récolte, plante qui se développe au détriment de l’autre).
à savoir :
Un tableau récapitulatif très bien fait :
Le site ecoconso.be a publié en avril 2017 un tableau (licence creative commons) très clair listant les mariages malheureux par l'affichage en rouge de leur case où ils se rencontrent.
Vous pouvez consulter ce tableau depuis leur site web en cliquant ici, et vous pouvez y télécharger ce tableau.
En fait, on en trouve différents sur internet. Si bien qu’on s’y perde.
Et vraiment faites-moi confiance :
Le plus important n’est pas de se stresser avec les bons ou mauvais
compagnonnages de potagères.
Il faut plutôt vous concentrer sur l’importance suivante :
Justement, voici un exemple canonique qui illustre les 3 strates de hauteur, exemple largement plébiscité par tout acteur de permaculture.
Je veux parler de la "Milpa" 😏
Quand je vivais en Amérique latine, j’ai découvert la “Milpa”, qui ressemble à cela :
Explication de ma photo :
J'ai ajouté sur cette photo les chifffres 1, 2 et 3 pour vous montrer où se trouvent chaque plante de cette association de plante non pas en duo, mais en trio :
Ce trio de plantes associées, parfois traduit “Les 3 sœurs” en Occident, a permis depuis des centaines de générations de cultivateurs de maximiser les rendements tout en prenant soin du sol et des plantes.
Cette association apporte 3 bienfaits universels
Voyons rapidement en quoi elles apportent cela.
1- Maximisation des rendements sur la même surface
Sur le même espace, on récolte 3 plantes au lieu du maïs uniquement !
On cultive donc sur 3 plans différents : haut, intermédiaire, bas.
2- soin des plantes
Les plantes s’apportent mutuellement de nombreux services :
3- soin du sol
Certains agronomes ont commencé à analyser scientifiquement ce que les plantes apportent exactement au sol.
La famille des Fabaceae (haricot, lentilles, pois etc…) est connue pour améliorer le sol en azote là où elles poussent, mais les récentes analyses montrent que c’est seulement autour de la plante, donc vertueuse pour l’association localement. Toujours bon à prendre !
Outre ces aspects nutritifs, des plantes de hauteurs différentes garantissent un travail du sol naturel grâce aux différents systèmes racinaires.
👍 C’est donc en effet hyper intéressant à mettre en place au jardin, pour créer un cercle vertueux.
En clair : les 2 règles pour bien faire (au potager) ou mieux faire
1 : Vous pouvez planter une association de 2 plantes mais c'est mieux de 3 plantes, pour couvrir les 3 strates de hauteur.
Pourquoi ?
Cela créé un cercle vertueux : microclimat local (apport de fraîcheur ou d'ensoleillement), densification des cultures, meilleure protection par prévention des ravageurs, diversifications des plantes, beauté instantanée du jardin ainsi structuré.
En faisant ainsi, on imite la nature type prairie ou lisière de forêt ou on trouve naturellement des plantes entremêlées de ces 3 types de hauteur.
Elles se complètent à merveille.
2 : Dans vos 3 plantes, choisissez-en 1 ou 2 qui soient des fleurs
Pourquoi ?
Pour diminuer les ravageurs naturels, augmenter la pollinisation et donc augmenter d'autant les récoltes, et accueillir à l'année les auxiliaires (gîte et couvert), ceux qui assurent la santé et la fertilité de votre jardin.
Vraiment, faites la part belle aux fleurs dans vos associations (aussi bien celles pour votre pharmacopée personnelle que celles qui sont là spécifiquement pour nourrir les auxiliaires du jardin).
Ce conseil semble anodin, mais il fait toute la différence au jardin.
Et surtout si vous le faites aux 4 saisons. Le nec plus ultra !
En clair : les 2 erreurs à éviter
1 : évitez les plantes de la même famille côte à côte
Pourquoi ?
Car cela risque d'épuiser localement le sol à cause de la concurrence de “mêmes plantes” concentrées en un lieu et donc comme elles ont le même régime alimentaire, elles vont puiser les mêmes nutriments en même temps.
Pour éviter cela, variez au plus les familles dans vos associations.
Pensez aussi à faire des rotations de cultures annuelles en cas de maladie survenue au potager.
Dans tous les cas, faites de généreux apports en compost mûr et en fumier pour redonner au sol sa nourriture avant d’y re planter vos cultures gourmandes (typiquement les cultures d’été) qui vont puiser ces nutriments à leur tour.
2 : concentrez-vous sur les quelques rares mariages malheureux, le reste est neutre ou positif
Le jardinage est une magie permanente et locale, pas une science figée. Ne freinez pas vos envies de jardinage pour cela.
Les associations de plantes peuvent s'ajouter au fur et à mesure, surtout au potager où beaucoup de plantes sont annuelles donc elles ne tiennent pas les hivers froids européens et on a l'occasion l'année suivante de tester d'autres associations de plantes.
Donc pas de panique !
Maintenant, passons à de la pratique.
Exemple 1 : des bourraches avec les fraisiers
La bourrache est très mellifère et de taille intermédiaire donc elle surplombe facilement les plantes couvre-sol type fraisiers ou pomme de terre, leur apportant un faible ombrage qui ne les dérange pas.
Le mélange des couleurs est très esthétique (rouge et bleu).
Je recommande de mettre directement des plantons de bourrache plutôt que partir du semis.
Vous pouvez placez la bourrache comme vous le souhaitez : en ligne en interligne de vos plates-bandes de fraisier, ou vraiment mélangé entre les plants comme ici.
Attention à bien délimiter la zone des fraisiers qui deviennent envahissants sinon.
Exemple 2 : des tomates avec des œillets d'Inde
Les œillets d’Inde sont à placer un peu partout au potager car ils ont l’avantage de repousser un tas de ravageurs comme les pucerons, les altises ou certaines mouches comme la mouche du poireau.
Ils sont aussi très efficaces contre des ravageurs invisibles à l’œil nu et qui vivent dans le sol : des nématodes.
Les tomates ou autres plantes-fruits annuelles en souffrent particulièrement, c’est pourquoi cette association est largement plébiscitée dans les jardins naturels.
D’ailleurs, ne plantez pas forcément vos pieds de tomates ainsi collées à un tuteur, les tomates sont plutôt des lianes grimpantes comme les courges, qui peuvent courir au sol, il faudra juste leur prévoir un abris anti-pluie, on peut même les planter à même un sac de compost mature, car elles sont annuelles, et hyper gourmandes.
Exemple 3 : des radis avec des laitues
Les laitues sont d’excellentes voisines pour un tas de légumes à bulbe “mince et allongé” comme les radis, ou les poireaux.
Si vous optez pour des radis, autant les utiliser comme “bouche-trou” pour faire une couverture du sol naturel en les plantant assez densément de part et d’autre d’une rangée de laitue :
- par exemple comme sur les photos de gauche (où là on a planté dans une ancienne bordure de chrysanthème,
- ce n’est pas un potager à proprement parlé mais c’est la zone la plus proche de la cuisine et donc les récoltes feuilles se faisant un peu tous les jours, c’était le plus logique comme emplacement.
Les poireaux eux mettent beaucoup plus de temps avant d’arriver à maturité, dans ce cas autant mettre des laitues à tondre, pour que le compagnonnage dure plus longtemps.
Exemple 4 : des framboisiers et de l'oseille (ou des oignons)
Une autre association intéressante c’est un feuillage comestible aux pieds des fruitiers (arbre ou arbuste).
Ne plantez pas des choses qu’il faudra déterrer tout proche des arbres ou arbustes car ils ont des racines peu profondes et ils sont très sensibles.
Une tondeuse passée trop près d’un arbre peut l’abimer et le tuer assez rapidement. Donc privilégiez des plantes vivaces qui restent toute l’année, plusieurs années, dont on consomme peu à peu le feuillage, comme une mâche, une oseille ou encore de l’épinard.
Sinon, la famille des Aliacées (ail, oignon, échalotte etc...) fait merveille en association avec les fruitiers ou petits fruitiers comme le framboisier dans cet exemple, car leur odeur repousse les ravageurs des fruitiers.
Voilà :) !!!
J'espère que cette technique de jardinage vous semble plus accessible et j'ai hâte que vous m'envoyez vos premières photos de réalisations ;)
Voilà, j'espère que cet article vous aura plu !
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